TABLEAUX DE SALON

Parallèlement à son activité de décorateur, Lenepveu expose des tableaux aux Salons, mais uniquement de 1843 à 1865. Il fréquente assez peu ce lieu de la vie artistique du XIXe siècle même si les livrets citent ses ouvrages réalisés in situ dans les monuments publics.

Les sujets de ses œuvres aux Salons traduisent diverses sources d’inspiration.

L’Antiquité et l’histoire restent des thèmes traditionnels. L’Italie offre des scènes poétiques, religieuses, voire pittoresques. La mythologie et la littérature demeurent des classiques culturels.

Cette démarche lui permet de se confronter aux critiques d’art et de se faire connaître du public.

Détail de La Confrérie de Saint-Roch à Venise se rendant à Saint-Marc le jour de la Fête-Dieu, huile sur toile, 71,5 x 101 cm, exposé à l'Exposition universelle de 1855, n° 3586, Angers, musées, inv. MTC 5634

À Paris et en Anjou, un cercle d’amateurs, achetant ses œuvres aux Salons, se constitue dans les années 1860.

Le financier parisien Émile Pereire possède une Noce vénitienne (1857) et lui commande un portrait historique de son grand-père Jacob Rodrigue Pereire. 

L’industriel angevin Julien Bessonneau détient, outre le somptueux Hylas attiré par les Nymphes (1865)...

... mais aussi Idylle (1843), la paire formée par La Glaneuse italienne et La Mère italienne (1882) ainsi que la spectrale Velléda (1883).

L’histoire des premiers chrétiens connaît un regain d’intérêt au milieu du XIXe siècle. Lenepveu traite le sujet de façon innovante en représentant l’inhumation de martyrs anonymes. Tel un historien des premiers temps du christianisme, il peint minutieusement une scène de ce rituel. La sobriété du décor plongé dans l’obscurité met en évidence le rôle symbolique de la lumière et offre une atmosphère propice au recueillement.

Le tableau est acheté par l’État à l’issue de l’Exposition universelle pour être exposé au musée du Luxembourg, lieu prestigieux pour un artiste au XIXe siècle.

Les Martyrs aux catacombes, 1855, huile sur toile, 205 x 370 cm, musée d’Orsay, Paris. © David Riou