La mer antique
La collection de céramiques grecques de la collection Turpin de Crissé constitue l’un des fleurons du musée Pincé. Cette civilisation antique est intimement liée à la Méditerranée. Cette mer intérieure et familière, aux contours bien connus grâce au cabotage, s’avère une aire tout autant économique que culturelle.
Les céramiques antiques, qui voyagent largement sur la mer, portent souvent comme décor des scènes historiées et des récits mythologiques. Certaines comportent aussi comme ornements des frises de spirales suggérant des vagues déferlantes, sur le col d’un cratère à volutes ou le couvercle d’une lékanis. C’est précisément ce décor de vague que le peintre Lenepveu isole dans un dessin au 19e siècle comme détail à côté d’une frise de dauphins.
La Méditerranée est aussi pourvoyeuse en matières premières essentielles pour des productions symptomatiques de la civilisation antique. Ainsi, le terme murex désigne les espèces de mollusques dont on extrait la pourpre, cette teinture rougeâtre symbole de pouvoir, prisée à l’époque romaine puis dans la tradition occidentale. Et c’est le sable des plages de Phénicie, qui selon Pline, est à l’origine de l’invention du verre. Si le processus s’avère en réalité plus complexe que cette légende, un vase à onguent et une fiole à parfum attestent, quant à eux, de la technique de la pâte de verre sur noyau d’argile en Méditerranée orientale très en vogue au 6e avant J.-C. La pose de fils de verre polychromes crée un décor dit rubané.
Homère et la Méditerrannée
Homère, poète grec du 8e siècle avant J.-C., est considéré comme le prince des poètes. Ses récits de l’Iliade et l’Odyssée sont emblématiques de la Grèce antique et fondateurs de la civilisation occidentale. David d’Angers sculpte un buste d’Ulysse (Odusseus en grec), héros légendaire et roi de l’île d’Ithaque. Par malédiction, le dieu des mers Poséidon le fait errer sur la Méditerranée pendant dix ans à son retour de la guerre de Troie. Dans des épisodes de l’Odyssée, la mer reste connotée négativement : Ulysse attaché au mât d’un bateau écoutant le chant des sirènes ou retenu sur l’île de Calypso, nymphe de la mer. C’est cette scène amoureuse que dessine Bodinier en 1823.