L'art de la marine

La marine est un genre pictural spécifique représentant la pleine mer ou le paysage marin. Les peintres s’attachent surtout à décrire la surface de l’eau : lisse tel un silex ou mouvante à cause des courants, des marées et du vent. C’est un défi de retranscrire à la fois son côté immuable et son côté changeant dû aux reflets de la lumière et à l’ombre des nuages. Ce sont les peintres hollandais du 17e siècle qui donnent ses noblesses au genre. La perspective est rendue par une bande aquatique entre la solidité terrestre et l’immensité céleste. Ils influencent les romantiques du 19e siècle, tel Gudin, qui reprennent un horizon bas et des tonalités froides dans leurs versions plus tourmentées.
 
Bord de mer à Nice traduit la fascination que le délicat paysagiste Français éprouve lors de sa découverte en 1885 de la lumineuse Côte d’Azur aux eaux calmes. Des flacons à tabac et des bols chinois du 19e siècle disposent eux de paysages marins aux contours similaires mais aux atmosphères plus froides.
 
La mer demeure une source d’inspiration pour les plasticiens contemporains. Dans Nipponne d’eau, le photographe Bailly-Maître-Grand, se réfère à l’art japonais tant son graphisme stylise les remous. Et le photographe Gérard évoque La Limite transversale de la mer, en rendant la mer absente, confinée entre une terre évanescente et un ciel brumeux. La vidéo de Dinahet, placée sur la ligne de flottaison, dévoile alternativement des visions sous-marines et la surface de la mer Baltique.

Motif de la vague

Après la découverte de l’estampe japonaise La Vague d’Hokusai, le motif de la vague se voit réinterprété par les plus grands artistes à la fin du 19e siècle : les peintres Courbet, Boudin, Monet, Lacombe, Cross, le photographe Le Gray, le sculpteur Maillol. La Rêverie de Maxime Maufra, représentant le site de la Pointe du Raz, s’inscrit pleinement dans cette lignée. La ligne d’horizon très haute et la non-transparence des fonds donnent l’impression d’un océan infini. Le coloris bleu ne prédomine pas au profit des variations chromatiques des vagues autour des verts, des gris et des violets. L’écume blanche s’éparpille telle une résille de dentelle.