Guerres en mer
La maîtrise des routes maritimes constitue un enjeu économique et politique majeur. La fondation d’empires maritimes (phénicien et romain dans l’Antiquité, hollandais et anglais aux 17e et 18e siècles) provoque parfois des affrontements allant jusqu’au combat naval entre puissances concurrentes dans l’espace sans frontières des océans.
Les collections angevines comportent étonnamment objets et iconographies liés à la marine de guerre. Une plaque de shako, ornée d’une ancre, appartient au 1er régiment d’infanterie de marine basé au port de Cherbourg et actif sur des navires. Une poire à poudre est sculptée dans une noix de coco et un saladier au Pont de Nevers, également décoré d’une frégate avec canons, rappelle que des bateliers et des pêcheurs de Loire étaient enrôlés dans la marine. Peu rigoureuse, cette représentation se rapproche de la silhouette de la maquette de la corvette Jean Bart. Un sabre d’officier de la marine impériale brésilienne reprend, lui, comme d’autres pays, un modèle anglais de la Royal Navy.
Aussi inattendu, le vaisseau Le Spectre de Puget atteste de la construction d’une flotte navale avec artillerie à la demande de Louis XIV quand le Combat naval de l’italien de Martino évoque l’aspect industriel du 19e siècle. Et une estampe de 1756 illustre le conflit séculaire entre la France et l’Angleterre, sur terre comme sur mer, avec une bataille navale en Méditerranée. Quant au portrait d’Hippolyte Jubin par Bodinier, il rappelle que des Angevins ont participé à l’histoire de la marine de guerre.
Marins et corsaires
David d’Angers et son fils Robert se rendent en 1845 à Dunkerque après l’inauguration de la statue de Jean Bart commandée par la Ville. A cette occasion, une maquette de corvette réalisée par Pierre Cailliez, corsaire et ancien capitaine, est offerte au fils du sculpteur par le frère du maquettiste, l’armateur Juvénal Cailliez. Il s’agit probablement du navire corsaire Jean Bart lancé en 1786 et modifié sous le Premier Empire sur lequel ont navigué Surcouf et Cailliez. Les corsaires utilisent la corvette à trois mâts et à une rangée de canons sur chaque bord pour sa rapidité et sa maniabilité.