Explorations maritimes

La mer étant selon Hugo « un espace de rigueur et de liberté », il s’avère complexe de s’y repérer. Connaissances scientifiques, perfectionnements cartographiques et inventions d’instruments (astrolabe, sextant et boussole) favorisent la navigation et les explorations.

Parmi les instruments, l’astrolabe médiéval, littéralement preneur d’étoiles, est l’ancêtre du sextant. Une variante, le quadrant, en quart de cercle sert à connaître heure, latitude et marées grâce aux calculs astronomiques. La sphère céleste, gravée de signes zodiacaux, sert à définir depuis la terre les constellations, conformément à la pensée antique. Au 19e siècle, Fresnel, portraituré par David d’Angers, est l’inventeur d’une lentille à échelons augmentant l’éclairage des phares maritimes. Ce procédé est toujours utilisé.

La découverte de l’Amérique et la première circumnavigation de Magellan (1522) ouvrent la voie aux expéditions du 18e siècle. Au-delà de la découverte de territoires, elles ont des missions scientifiques comme celles de Bougainville (1766-1769) et La Pérouse (1785-1788). Ce dernier, disparu en Océanie, est figuré sur une miniature. Sont alors rapportées de la faune et de la flore exotiques, telles un ara de Macao ou des pistaches de La Réunion. Le Coucher de soleil, consigné dans un album, semble illustrer ces contrées décrites Dans les mers du sud de Robert Louis Stevenson (1890). Les découvertes concernent les terres australes comme boréales. Le phoque issu du Dictionnaire universel d’histoire naturelle par d’Orbigny (1849) fait écho aux livres Moby Dick d’Herman Melville (1851) ou Pêcheurs d’Islande de Pierre Loti (1886).

Navigations

Le groupe de bateaux sur des côtes anglaises ou le voilier isolé de Turpin de Crissé dans la baie de Naples montrent des vaisseaux naviguant sur des mers, dans des contextes marins naturels spectaculaires. Ils tranchent avec les navires esquissés par le père de Turpin à la fin du 18e siècle, dans le port de Southampton lors de son voyage dans l’industrieuse Angleterre, et avec le chantier naval, vraisemblablement de Cherbourg ébauché par Lalanne. Ces vues, dans un contexte urbain voire industriel, illustrent des activités portuaires et navales d’envergure devenues nécessaires à la navigation moderne.