Des bienfaits marins
La mer dispense des bienfaits naturels. De nombreux, aisément accessibles sur les rivages, sont même récoltés depuis la Préhistoire. C’est le cas des fruits de mer (crustacés et coquillages) et des algues. D’autres, comme les poissons ou le sel, sont extraits à l’issue d’une pêche rapide ou d’une lente exploitation.
En complément des fruits de la terre, ces ressources ont souvent des utilisations alimentaires. Les algues, consommées en plante ou condiment en Asie, ont plus couramment des usages médicinaux ou d’engrais, avérés depuis le Moyen Âge. Le sel, servant pendant des siècles à la préservation des aliments, tient une place à part. Contenu en précieuse salière, il s’apparente même à une épice. Le décor du bronze Renaissance (tortue, triton et coquille) rappelle la provenance marine du sel.
Certains produits marins, comme les éponges, ont des usages domestiques ; d’autres des usages artisanaux. Les matières premières du corail ou de la nacre, aux effets colorés ou irisés, s’incrustent en géométrie ou arabesques sur des objets d’art. Turbo ou nautile sont appréciés eux pour leurs formes en spirales.
Objets usuels ou décoratifs, occidentaux ou orientaux, anciens ou modernes, se réfèrent à ce milieu marin. Ainsi en est-il des mini-textiles Bigorneau des mers du Sud et Après la goutte d’eau ou d’une coupe chinoise en forme de crabe, de tsubas japonais agrémentés d’ormeaux ou de coquillages.
Les peintres et les dessinateurs sont attirés par les scènes de pêche, sortes d’instantanés de la vie quotidienne. Tantôt, ils traitent ce sujet d’une manière pittoresque. Ainsi, Joseph Vernet, célèbre peintre de marine du 18e siècle, dessine un couple tirant une ligne depuis des rochers escarpés du rivage. Tantôt, ils l’abordent à la manière d’un ethnologue en décrivant précisément les costumes, les outils et les attitudes. Prosper Barbot, lui, montre le passage du Gois à l’île de Noirmoutier à marée basse sous un ciel menaçant. On distingue nettement dans ce tableau du 19e siècle les pêcheurs à pied avec leurs nasses.
