Pierre-André Mordret, le collectionneur éclectique

Issu du monde du commerce, lui-même enrichi dans le négoce d’étoffes, Pierre-André Mordret (1784-1872), notable angevin républicain se consacra à partir de 1835 à des œuvres de bienfaisances (dépôt de mendicité, Mont-de-piété, caisses d’épargne), à diverses sociétés (Cercle du commerce, société industrielle d’Angers, loge maçonnique) et à l’enrichissement de ses collections.

Il fut un des premiers à collectionner des vitraux du Moyen Âge et de la Renaissance, des émaux peints ainsi que des planches de cuivre gravé.

Plus tard, il élargit son champ de collection à des céramiques, des ivoires, des meubles. Beaucoup de ces objets ont une provenance locale et sont issus des établissements religieux angevins. Mordret a donc su profiter des opportunités offertes par les dispersions révolutionnaires mais il achetait et échangeait aussi avec de nombreux marchands et collectionneurs.

Il n’hésitait pas monter au public angevin une partie de ses collections qui remplissaient son hôtel de la rue Saint-Georges et l’ancien prieuré de Pruniers en prêtant aux expositions d’art ancien d’Angers de 1839, 1858 et 1864. S'il n'a donné qu'une oeuvre de sa collection au musée d'Angers, celui-ci s'est porté acquéreur d'une partie de sa collection lors de sa mise en vente en 1881.


Pour en savoir plus, consultez le catalogue de l'exposition Curiosités, un certain goût de l'ailleurs, collectionneurs angevins du XIXe siècle, Angers : musées, Lille : éditions Invenit, 2015.

Portrait de Pierre André Mordret, par Jean-Baptiste Thonnesse, octobre 1816, coll. part.